La cuisinière normande

 

Version 3.7_Page 08-21_décembre 2019

Élémentaire mon cher Watson !


Après les recherches des ascendants Garnier, Blanc, Bancod et Saclé, il restait à trouver le nom et l’ascendance de la grand-mère paternelle de Papy.

Le départ fut difficile.

Son nom apparaît finalement dans le recensement militaire des ses deux fils, Maurice et Armand Louis : Aimée Eugénie Marie Jacquette.


Il faut maintenant trouver son lieu de naissance. Jacquette est un patronyme peu répandu, sauf dans le département de la Manche. Le triple prénom comportant Eugénie ou Napoléon au milieu est caractéristique du début du Second Empire, notamment en Normandie.

 

Le site des archives de Saint-Ouen, lieu de naissance d’Armand Louis est en panne ; l’archiviste propose de me l’envoyer par la poste, mais j’oublie de lui envoyer une enveloppe timbrée;  les archives de Montreuil ne sont pas en ligne.

 

Un premier passage sur Généanet ne donne rien ; il faut absolument connaître  le lieu de naissance.

 

Au hasard je tape le nom et les prénoms sur internet. Généalogie.com me donne la possibilité de choisir un individu parmi plus de 4000. Je recherche une personne ayant les trois prénoms dans l’ordre et apparaît à l’écran un carton annonçant le futur mariage d’un couple: Maurice Saclé et Aimée Eugénie Marie Jacquette. L’annonce a été affichée à Montreuil et à Paris (8ème).

 

Les archives de Montreuil ne sont pas en ligne ; il faut prendre rendez-vous et y aller. Je tente Paris 8ème et j’obtiens immédiatement la copie de l’acte de mariage avec la date et le lieu de naissance : Parigny (Manche), avec, en plus, le nom des parents : Jacques Félix Jacquette et Louise Marie Michèle Diard, mais l’âge des parents est fantaisiste, comme on s’en apercevra plus tard.

Aimée Eugénie Marie Jacquette est cuisinière.


Comble de malchance, le site des archives de la Manche est également en dérangement. Il est réparé et l’archiviste de Saint Lô me fait  même parvenir un message très complet, avec la marche à suivre et accompagné de photos d’écran.


Super !! La machine se met enfin à livrer ses secrets.

 


La Grille 48 d’Aimée Eugénie Marie Jacquette


Il est alors possible de commencer « une grille 48 » avec les ascendants d’Aimée Eugénie Marie jusqu’à la 8ème  génération. Comme dans les autres familles le résultat est inégal. Certaines branches sont très vite remplies; d’autres exigent un peu plus de temps. Enfin il y a des branches, pour lesquelles il n’y a pratiquement pas d’informations.


 

4

5

6

7

8

A9

Aimée Eugénie Marie Jacquette

 

N 20 février 1856 à Parigny

 

A18

Jacques Felix Jacquette

M 16 décembre 1852 à Parigny

 

A36

Jacques Jacquette

N 9 mai 1790 à Parigny

1820

 

M 2 juillet 1812

 

A72

 

Jacques Jacquette

N vers 1760 St Hilaire du Harcouet

D 29 décembre1824 à Parigny

M1 21 février 1789

 

A144

Charles Jacquette

D<1789

A145

Jeanne Auvray

D vers 1793

A73

Françoise  Renault

1865

1790

 

A146

Pierre Renault

1727

1803

A147

Jeanne Louise Jouault

1739

1789

A37

Catherine (Julienne) Basselin

N 19 janvier 1791à Parigny

D>1820

A74

Jean François (ou Jacques ?) Basselin

N Vers 1768

D 1801

M 17 juillet 1788

 

 

A75

Perrine Jamin

A150

Julien Jamin

N vers 1738 à Les Loges Marchis

D 5 mars 1799 à Parigny

 

A151

Catherine Michelle Groniard

N 17 avril 1744 à Lapenty

D 17 avril 1811 à Parigny

A19

Louise Marie Michèle Diard

A38

Jean (Michel René)  Diard

1786

1865

A76

Jean Diard

1754

1788

M 1783

A152

Jean Diard

A153

Catherine Levalet

A77

Madeleine Françoise Gautier

Vers 1763

 

A39

(Louise ) Marie Gesnouin

1796

A78

 

A79

 

 

Le problème principal : les actes sont souvent très difficiles à déchiffrer. Il faut combiner la recherche dans les actes en ligne avec celle sur Généanet, mais les généalogistes ont rencontré les mêmes problèmes de déchiffrage, qu’en Bretagne, d’où quelques imprécisions.

 

Il apparaît néanmoins, que la famille d’Aimée Eugénie Marie est originaire de Parigny, commune, qui pourrait être qualifiée aujourd’hui de banlieue nord de Saint Hilaire du Harcouet, dernier gros bourg normand avant la Bretagne.

 

Sur la carte de Bretagne de 1751 Parigny n’apparaît pas, mais à son emplacement il y a une chapelle portant le nom de Vire.



Le bocage Mortainais


En fait, c’est une région  de bocage, appelée le « bocage mortainais », avec de très nombreux villages dispersés dans la campagne, eux-mêmes éclatés en de multiples hameaux. Le graveur ne les a pas fait figurer sur la carte de 1751, qui ne concerne que la Bretagne.

Beaucoup de ces villages ne comptent plus que quelques centaines d’habitants aujourd’hui ; il y en avait entre 800 et 1000 à la fin du 18ème. Par contre Parigny et Saint Hilaire du Harcouet ont vu leur population doubler sur la même période:

 

Les autres villages sont représentés sur le schéma ci-dessous (il en manque car il n'y avait plus assez de place). Tout se passe à la frontière avec la Bretagne, autour de Saint Hilaire du Harcouet, avec deux bourgs un peu plus éloignés : Brécey et Landivy, qui est situé en Mayenne. Le point de regroupement reste cependant la commune de Parigny.

 


Et  les vikings sont arrivés


L’immigration Bretonne s’est étalée sur plusieurs siècles, avec plusieurs vagues importantes au 5ème et au 6ème siècle, mais on semble avoir oublié la première vague, qui fut décrétée par les romains à la fin du 4ème siècle. Les émigrants s’installèrent sur toute la longueur de la manche, de la pointe Saint Mathieu à la baie de la Canche (le Touquet)

.

Plus tard, dans la seconde moitié du 9ème siècle, les rois Salomon et Alain Le Grand annexèrent le Cotentin.

 

Puis les vikings sont arrivés. Ils ont commencé par occuper le nord du Cotentin, et, peu à peu, ils ont avalé  le reste de la péninsule.

 

C’est peut-être en souvenir de cette courte période de domination bretonne, que certaines communes ont mis des hermines dans leurs armoiries, notamment Brécey et Landivy. D'ailleurs le nom de cette dernière est bien d'origine bretonne.