François Laé et Marie Anne Keraudren

Version 3.7_Page 03-11_novembre 2019

 

François Laé a été baptisé le 12 avril 1781 à Plouneventer. Quand il arrive dans la presqu’ile en l’an 3 il a donc 13 ans.

 

On peut penser que Jean Laé a accompagné son fils à Trégoudan pour le placer chez un riche paysan, probablement chez Marie Jeanne Kerguelen, veuve de Joseph Keraudren, décédé le 9 octobre 1787. Il est peut-être aussi venu rejoindre des parents établis précédemment dans la presqu’ile, mais aucune trace n’en a été retrouvée.

 

Il se marie le 28 janvier 1809 avec Marie Anne Keraudren, la fille de Joseph Keraudren et de Marie Jeanne Kerguelen. Les péripéties de ce mariage sont décrites dans la page suivante  (03-03) « Marie Anne Keraudren se rebelle ».

 

 

Marie Anne Keraudren est née à Trégoudan le 12 février 1785. Son père, Joseph Keraudren, décède peu après, le 9 octobre 1787.

 

Sur les 300 papiers de la caisse en bois, il n’y a pratiquement rien concernant la période entre le mariage et le décès de Marie Anne Keraudren,  le 19 mai 1838.

 

Sur l'acte de décès il est mentionné que François Laé a 49 ans, alors qu'en réalité il en a 57 !

 

La rente Jaffré

 

Si nous n’avons pratiquement pas de documents au nom de François Laé, son nom apparaît cependant dans un reçu de 1827 signé par Jacques Keraudren, son beau-frère.

 

François Laé rembourse à son beau-frère la moitié des sommes, que ce dernier a versées pour le rachat de la rente de 6 francs créée par Marie Jeanne Kerguelen au profit d’Alain Jaffré le 20 mars 1789. Le rachat a été fait par Jacques Keraudren en 1820, alors qu’Alain Jaffré est encore en vie.

 

Un lien avec la famille Jaffré, une famille originaire de Spézet et d’implantation récente dans la presqu’ile a bien été retrouvé, mais cela exige de remonter loin dans le temps.

 

Il s’agirait alors d’une indivision découlant de successions dans la famille Carn ou même dans la famille Le Treut, même si une telle indivision remonterait à plus d’un demi-siècle. Ce problème est  à nouveau abordé dans la page 33-11 « Histoires d’argent ».

 :

Hervé CARN

1649-1691

 

Clémence Le Treut

1661-1727

M1 Marie le Treut

1674-1712

Bernard CARN

D 1727

Marguerite CARN

1682-1742

kerellot

Jacques KERGUELEN

1672-1712

kerellot

M2 Catherine Lucas

 

Claude THEPAULT

1704-1764

Marguerite CARN

1718 Roscanvel

1758 Roscanvel

Marie Ollivier

1715-1794

Michel KERGUELEN

1710 kerloc’h

1797 kerellot

Isabelle (Elisabeth) THEPAULT

1754 roscanvel

1807 kerellot

Alain JAFFRE

1744 Spézet

1825 Kerellot

Joseph Keraudren

Marie Jeanne KERGUELEN

1738 kerellot

1827 trégoudan

 

Marie Jeanne Kerguelen et Isabelle Thépault, l'épouse d'Alain Jaffré, descendent toutes les deux d'Hervé Carn. La rente doit correspondre à un achat de terres d'origine "CARN".


En effet, si selon le cadastre napoléoien les Jaffré ont beaucoup de terres à Kerellot et à Trégoudan, Alain Jaffré n'est arrivé dans la presqu'ile que vers 1770, probablement pour travailler à la construction des lignes de Quélern. Les biens, qu'il a acquis proviennent alors de son épouse.

 

Est-ce bien la bonne explication? Il peut tout aussi bien s'agir du remboursement d'un prêt consenti à Mme Kerguélen par Alain Jaffré, son voisin.

 

François a beaucoup déménagé


Sur le net on trouve que François habitait Trégoudan en 1809 lors de la naissance de son premier fils, Jean Marie. Il habite à Kerellot en 1819, probablement la maison manale, qui est mentionnée dans les partages de 1839 et 1840 (voir la page sur l’héritage Laé-Keraudren). Son beau-frère, Jacques Keraudren, occupe alors le Pors à Trégoudan.

Lors du dénombrement des populations de 1836 il habite à nouveau Trégoudan avec sa femme, Marie Anne Keraudren et trois de leurs  enfants : Jean Marie, Jacques et Allain. Il est probable, que cela coïncide avec la construction de la « grande maison », qui est occupée désormais par Jacques Keraudren; la maison familiale est alors disponible..

 

Après le partage, en 1841, il va vivre chez sa fille et son gendre, Pierre Le Garrec, dans le village de Kerveguen, d’où ce dernier est originaire.


Finalement il revient avec eux à Kerellot, où il décède le 5 janvier 1846.

Les enfants

François Laé et Marie Anne Keraudren ont eu (au moins) cinq enfants.

Le premier, Jean Marie Laé, est né le 30 octobre 1809.

Avec son frère Jacques il contracte un emprunt auprès de la veuve Briere le 13 février 1836.

Il décède en 1838, au service de l’état, comme le précise un reçu daté du 26 octobre 1838.

Marie Yvonne Laé est née le 9 avril 1812. Elle est décédée vers 1834.

Les 3 derniers enfants, Jacques, Allain et Anne-Marie, se retrouvent ensemble dans beaucoup de documents, où on voit apparaître aussi, de temps en temps, le nom de Pierre Garrec, l’époux d’Anne Marie.

 

Le cas de Jacques Laé sera traité dans la page 03-04.


Allain (écrit aussi parfois Alain)  Laé

Allain Laé est né le 3 (ou le 4 selon l’acte) juillet 1819.

 

Avant son mariage Allain Marie Laé a vécu à Trégoudan avec son frère, puis le 15 février 1839 il a épousé Marie Josèphe Keraudren, beaucoup plus âgée que lui, puisqu’elle est née le 20 août 1809. Elle était la fille de Jean Thomas Kéraudren, propriétaire important habitant Quélern, mais ayant des biens à Trégoudan du fait de son épouse.

 

Jean Thomas Keraudren, le beau-père d’Allain Laé, n’est pas parent, comme il le précise lors de la rédaction de certains actes d’état-civil.


On le retrouvera plus loin dans une page consacrée aux Penfrat.

 

En 1841 Allain et Marie Josèphe habitaient le deuxième penty, celui où sont les chambres.

Elle décède peu de temps après et Allain Laé se remarie le 20 juillet 1842 avec une voisine : Marie Perrine Quézédé. Ils vont habiter la maison du four, située à Kerellot, où  Allain Marie décédera le 25 juin 1901.

De son premier mariage il a eu un fils, François, qui est décédé très tôt.

De son mariage avec Marie Perrine Quézédé il aura de nombreux enfants. Les noms de certaines de ses filles se retrouveront dans plusieurs actes de vente. Il a eu aussi un fils Hervé Laé.


Anne Marie Laé

Anne Marie Laé est née le 6 juillet 1814 ; les témoins sont Jacques Jaffré et Jean Derrien, des voisins.


Elle a épousé le 20 juillet 1833 Pierre Garrec, qui habitait alors à Kervéguen, village proche de Saint Fiacre.


Lors du tirage au sort elle a obtenu la maison manale de Kérellot (dite maison de Michel Kerguelen), acquise par la fratrie lors du premier partage de 1839.



Dans le rachat de Clémence Palud, daté de 1691, Michel Kerguelen reçoit une partie des droits, en tant que représentant de l’un des ayant-droit. Est-ce lui qui habitait alors la maison de Kerellot ?

Sur le cadastre napoléonien il n’y a qu’une maison au nom « Laé-Keraudren » ; elle est à gauche sur le plan cadastral, parcelle n° 830, « mez guen », mais il est possible que la maison du four, attribuée à Alain Laé, soit la construction à gauche, car la parcelle 831 est occupée par une crèche appartenant à Jacques Jaffré.

Il y a un écart de 9 ans entre la rédaction du cadastre et le partage; cela suffit pour construire une nouvelle maison dans le prolongement de la maison manale. D'ailleurs sur le cadastre de 1831 il n'est  pas question d'un four.


En 1846 Anne Marie Laé et Pierre Le Garrec habitent leur maison de Kerellot. Alain a donc dû se contenter de la maison du four, à moins qu’il ait loué une ferme voisine.

c'est en parcourant les pages du site de notrepresquile.com , que j'ai retrouvé la date du décès d'Anne Marie Laé :

 n° 938

Chute mortelle dans les escaliers de la mairie de Crozon.

27/05/1893 


Gazette bretonne - Finistère

Crozon. — Le 21 courant, vers quatre heures du soir, le nommé Moulin (François), conseiller municipal, causait, près de la porte de la mairie, de Crozon, avec Mme veuve Hénault. Tout à coup un bruit se fit entendre dans l'escalier. Mme Hénault et M. Moulin se dirigèrent de ce côté et ils aperçurent une femme qui venait de tomber la tête en bas, dans cet escalier. Ils la relevèrent et l'assirent sur la dernière marche. Ils remarquèrent alors qu'elle avait à la tête une blessure d'où s'échappait beaucoup de sang.

On transporta la malheureuse au bureau des postes où Mme Dranoux lui prodigua les soins les plus empressés.
Ce fut en vain, la blessée expira dix minutes après, sans avoir repris connaissance. C'est une nommée Anne-Marie Le Laye, veuve Garrec, âgée de 78 ans, née et demeurant à Crozon. Elle était montée à la mairie pour consulter le plan cadastral, avait fait un faux pas et était tombée. Le docteur Louboutin a constaté que cette femme avait succombé à une fracture du crâne.

 

L’indivision Laé-Keraudren

 

Curieusement, alors que dans les autres cas, le cadastre parle des héritiers X ou des enfants Y, dans les biens issus de la succession de Joseph Keraudren,  il associe clairement les deux noms : Laé et Keraudren, ou plutôt « Lahaie et Keraudren ». On les trouvera également associés à celui de Jacques Jaffré pour certaines parcelles de Kerellot.


Un reçu du percepteur, non daté, mais écrit au verso d'un reçu de 1858, confirme d’ailleurs que les familles Laé-Keraudren et Jaffré avaient encore des biens en commun cette année là.

Dans ce cas on revient à l'idée d'une indivision.

La branche Kerguelen

 

Les BMS ont permis de remonter la généalogie de Marie Jeanne Kerguelen, sous réserve qu’il n’y ait pas de confusion avec des homonymes (les numéros sont ceux de la numérotation SOSA) :


Fille de Michel Kerguelen 454 et de Marie Ollivier 455

Petite fille de Jacques Kerguelen 908 et de Marie Marguerite Carn 909 (décédée le 13 janvier 1742)

Arrière petite fille de Michel Kerguelen 1816 (décédé en 1717 à 84 ans ?) et de Françoise Carn 1817.


On remonterait ainsi à la 11ème génération !!


Si la famille Kerguelen semble trouve son origine à Kerellot, la famille Ollivier vient de Saint Fiacre (ou du Fret). La famille Carn serait plutôt de Trégoudan, ou même de la paroisse de Roscanvel.


A deux reprises le nom de Kerguelen a été raccourci en « Quelen », nom qui était courant vers Saint Fiacre et Saint Driec. Confusion ou rappel du nom ancien de la famille ?


En effet en fouillant dans les BMS on apprend, qu'une certaine Jeanne Quelen habite Tremet en 1737. Est-ce de la même famille ?


Cette réduction du nom de famille n'est peut-être pas isolée, sachant qu’il existe à proximité un village du nom de Kerguelen.


A qui appartenait la ferme appelée « le Pors » ?


Il est possible que le Pors soit un bien de la famille Carn, omniprésente à Roscanvel

.

Il est intéressant de noter que la ferme Kéraudren se situe sur un lieu appelé « Liors Bras », qui est divisé en plusieurs parcelles.

4 d’entre elles ont cependant changé de nom à une date indéteminée : Ty al Laé (285 et 286) et Liors Ty al Laé (283 et 284), mais cela n'a aucun lien avec la famille Laé. C'est seulement pour distinguer les parcelles rattachées à la maison du haut, par opposition à la maison principale, le Pors.

Pourtant on va trouver un autre nom pour la maison : Ty Postic. Ce nom est relativement rare dans le presqu'île.

La branche Keraudren

Quelle est l’origine de la branche Keraudren ?

Il y en a beaucoup vers Penarcréac’h et Lambézen. Il y en a aussi du côté de Roscanvel.


Il y a d'ailleurs peu de documents concernant la famille Keraudren avant le partage. C’est par l’intermédiaire de Jean Derrien que l’on va les retrouver dès 1806.

Il faudra aller voir dans les pages "Termaji" du site Tregoudan ( chapitre47).