La succession de Jean Laé

 

Version 3.6_Page 03-41_décembre 2018

 

Le partage des biens se déroule en plusieurs étapes


 

Le 16 mars 1949 Jean Laé a fait donation de ses biens à ses trois enfants, Thérèse, Victorine et Joseph, en ne conservant que l’usufruit.

 

Après son décès, survenu le 14 février 1951, ses trois enfants restent un moment dans l’indivision, en raison notamment des complications résultant du remembrement partiel de la commune de Roscanvel et de l’évaluation des dommages de guerre subis par les biens de Camaret et de Roscanvel.

 

Un premier partage a été fait et enregistré les 14 mai et 5 juillet 1958, mais il n’a été publié que les 2 et 3 juin 1961 à cause de nouvelles modifications intervenues dans le remembrement de Roscanvel.

Un dernier partage intervient le 21 avril 1969, à la suite du décès de Joseph Laé.

 

La traçabilité des biens


La traçabilité des biens n’est pas facile, car il manque le détail des successions précédentes.

 

Les actes rappellent l’origine des biens, mais le notaire a probablement fait des raccourcis, car on ne s’y retrouve pas toujours.

Il y a les biens venant de Jacques Laé, son grand-père, et de Laurence Mérour, sa grand-mère, ceux d’Auguste Laé, son père et d’Auguste Laé, son frère, ceux de Véronique Quélen, sa mère, ceux de sa femme, Marie Mercier, et les biens achetés, y compris ceux acquis par licitation auprès de son frère Auguste Laé.

 

Les biens sont listés par bénéficiaire et par commune mais le remembrement de la commune de Roscanvel ne facilite pas non plus la lecture. En effet, pour Roscanvel, il n'y a plus de lien direct avec les documents anciens.

 

Une succession importante


En résumé 2 maisons à Camaret, 4 fermes et près de 38 hectares de terres, situées sur les communes de Camaret, de Crozon et de Roscanvel. C’est donc une succession importante, valorisée pour l’enregistrement à 3 000 000 de francs en 1961, sachant que quelques années plus tard la part de Joseph a été évaluée à 40 000 francs, 4 fois plus.

 

Parmi ces biens on peut noter :

Copartageant

Nature, superficie et valeur

Origine de propriété (sans tenir compte des achats et échanges divers)

Victorine Mercier

 

Maison  de la rue de la Marne (Camaret) achetée 5050F

Licitation judiciaire Quéméner du 4 mars1908

Maison de la rue de Bruxelles (Camaret)

Licitation du 26 mars 1917 / sœurs de Marie Ursule Mercier

Magasin du quai

Origine Quelen ??

Champ « var ar yeun » 10 a

Licitation du 26 mars 1917 / sœurs de Marie Ursule Mercier

Thérèse Le Lann

Ferme de Rigonou 10,84 Ha

(achetée 6400F en 1854, mais avec plus de terres)

Apport de Marie Ursule Mercier suite à la donation partage du 87 janvier 1891 des biens de Marie Jeanne Quélen à ses 4 enfants

Incidence de l’érosion monétaire


  En gros une ferme vaut  6000F au milieu du 19ème siècle (la terre coûte deux fois plus cher quand elle est achetée séparément).

 

Si on enlève les maisons de Camaret, achetées au début du 20ème siècle, le reste de la succession se trouve ainsi valorisé à 24000F environ, 12000F pour chacune des parts, ce qui n’est pas incompatible avec les 5050F payés en 1908 pour la maison  de la rue de la Marne à Camaret.

 

Reprenons l'estimation du notaire : il a valorisé chacune des parts 1000000F en 61 et 4 fois plus en 1969.

Un tel écart en 8 ans n’est pas réaliste. Il y a eu vraisemblablement une erreur dans la rédaction de l’acte : c’est la valeur de chacune des parts qui vaut 3 000 000F. C’est d’ailleurs compatible avec  l’évolution de l’inflateur cumulé est passé de 253 en 1961 à 345 en 1969, soit 36% de plus (valeur 1 en 1901).

Si on applique l’inflateur cumulé  aux 12000 F de la fin du 19ème on arrive à 41400F en 1969. Il est remarquable de constater que l’on arrive pratiquement  à la valeur, qui figure dans l’acte, qu’il a  rédigé en 1969 :  40000F.

 

Même si on admet que la plupart des biens ont été acquis (ou transmis) au cours du 19ème siècle, dans un intervalle de temps, où il n’y a pas eu beaucoup de dérive dans la valeur des biens, du moins pour les terres (ce sera abordé dans une autre page), il n’est pas facile de comparer cette succession au partage Laé-Keraudren de 1839.


Tous les montants ne sont pas non plus comparables ; les « valeurs pour l’enregistrement », qui figurent dans les partages sont apparemment plus faibles, que les prix, qu’il faut débourser pour un bien équivalent.


En 2014 l’inflateur atteint  2559 (pour  passer des francs de 1901 aux euros ; il faut diviser 2559 par 100 et multiplier par 0,1524); en gros un franc de 1901 vaut 4 de nos euros, quand un franc de 1969 vaut  0,86€.

 

Au-delà de ce calcul purement académique, il faut retenir qu’aujourd’hui les maisons, qui ont été  attribuées à Thérèse Le Lann lors des deux partages ont été vendues ou ont fait l’objet d’une donation. Il ne reste plus que les terres, qui sont situées pour l’essentiel, en zone inconstructible et dans des villages, où il n’y a plus d’agriculteur. Leur valeur est  désormais pratiquement nulle, à l’exception de 6 parcelles à Roscanvel, qui ont, pour le moment encore, une valeur non négligeable, du moins si la dernière version du PLUI le permet. Actuellement toute la zone Quélern-Trégoudan est classée "rouge", probablement en raison de la proximité avec le réduit de Quélern.

Les maisons de Camaret


Il était tentant de mettre côte à côte les deux cadastres, pour situer les maisons.


En 1830 le quai était réduit à une portion infime. La maison de la rue de la Marne n’existait pas encore.


La maison de la rue de la Marne a été construite à l’emplacement de l’ancien quai. La rue de Dixmude finit en impasse et les façades des maisons ont été modifiées pour donner désormais sur le nouveau quai.


Par contre celle de la rue de Bruxelles se retrouve facilement. Elle a été coupée en deux, puisqu’elle porte le numéro 485,  suivi de la lettre « p ». Aujourd’hui la rue de la Somme occupe la place de la maison, qui était sur la parcelle 484.


La ferme de Kerloc’h


La partie la plus complexe : la ferme de Kerloc’h. Le notaire a probablement listé les parcelles en fonction de l’origine de propriété (du moins on l’espère, car les numéros ne se suivent pas toujours, mais ce n’est peut-être pas le cas).


La solution apparemment la plus simple serait d'aller consulter la matrice cadastrale, mais il faut aller à Quimper et trouver le bon registre.


Elles sont réparties sur 3 sections: 4, 5 et 6. La section 6 est celle de Kerloc’h (+ Keranguyader). Une partie de cette dernière section seulement a été photocopiée.


On peut partir des grilles SOSA pour essayer de faire le tri. Mais avec le cousinage important il devient à peu près impossible de s’en sortir, sans avoir accès aux actes notariés des différentes successions.


En effet, si Marie Jeanne Quélen a partagé ses biens propres entre ses 4 filles, Marie Ursule a probablement reçu une part de l’héritage de son père, Joseph Mercier et donc aussi une part venant de la succession de Pierre Drévillon. Alain Mercier était un grand-oncle de Joseph Mercier.


D’un autre côté il est vraisemblable que les parcelles transmises par Véronique Quélen soient issues des successions de Philippe Quelen et Pierre Belbéoc’h, puisque, en principe, la part revenant à sa sœur, Marie Jeanne Quelen, a été partagée entre ses 4 filles et que Marie Ursule Mercier n’a obtenu que la ferme de Rigonou. Facile à comprendre, non ?


Par ailleurs entre la publication du cadastre napoléonien et les successions il y a pu y avoir des achats ou des échanges.


Il reste un champ venant de la succession de Laurent Mérour.


Il faudrait aller fouiller aussi dans les sections 4 et 5 (Lannilien).

 

La succession de Joseph Laé


Lors de la succession de Joseph Laé, Thérèse Le Lann a obtenu la ferme de Trégoudan et sa sœur, Victorine Mercier, celle de Kerloc’h avec ses 2 petites maisons, qui sont repérées par une pastille cerclée de noir sur le plan du village.