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Jacques Laé a épousé le 24 juin 1838, Marie Laurence Mérour de Kerloc'h.
Son fils, Auguste Laé, a épousé Véronique Quélen
Son petit-fils, Jean Laé, a épousé Marie Mercier, toutes les deux également de Kerloc'h.
Enfin son arrière petite-fille, Victorine Laé, a épousé son cousin germain François Mercier.
Que se passe-t-il donc à Kerloc’h ?
On l’a déjà vu dans la page sur le partage des biens de Jean Laé ; le village de Kerloc’h est une grande famille, où on se marie entre voisins. Il suffit de reprendre l’extrait du cadastre, sachant qu’il donne le nom des propriétaires, pas des habitants.
Pour essayer de s‘en sortir il faut se pencher sur les dénombrements de population, sachant que celui de 1836 ne comporte pas d’indication sur les villages, contrairement aux suivants
En 1841 le village de Kerloc’h compte 76 habitants répartis dans11
foyers. Il y a 17 maisons selon le cadastre, mais l’agent recenseur a probablement regroupé les habitants d’une même famille, car la moyenne est plutôt de 5 individus par foyer.
3 maisons sont occupées par des locataires, les autres par leurs propriétaires.
Mais en regardant le nom des épouses on trouve des Kergroac’h dans deux foyers (508 et 509), des Téphany dans 3.
La veuve de Laurent Mérour, Magdeleine Téphany est en 513. Jeanne Téphany, la femme de Philippe Quélen est en 515 et Magdeleine Téphany, épouse Belbéoc’h est en 516.
Magdeleine Drevillon est en 517 avec Michel Mercier, quand le reste de sa famille est en 514
.
En fait il faudrait rajouter également ceux, qui habitent Keranguyader (l'actuel restaurant au bord de la route).
La généalogie de Marie Ursule Mercier
Elle résume assez bien la complexité de la situation. On retrouve toujours les mêmes, quand on remonte dans le temps. Mathieu Téphany et Madeleine Madec sont les champions, mais il est probable qu’on aurait encore plus de croisements, si on remontait à la 9ème ou à la 10ème génération.
4ème génération |
5ème génération |
6ème génération |
7ème génération |
8ème génération |
15 Marie Ursule Mercier N 8 décembre 1869 (Auguste Laé est présent lors de la déclaration à l’état civil) D 7 août 1945 |
30 Joseph Mercier N 16 novembre 1827 M 13 février 1855 |
60 Michel Mercier N 12 janvier 1777 M 17 juillet 1809 D 13 mars 1856 |
120 Hervé Mercier N vers 1743 M 1776 D 8 septembre 1818 |
240 François Mercier |
241 Marie Le Moal |
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121 Marie Françoise Quelen N1759 D 28 janvier 1830 |
232-242-248 Thomas Quelen N21 février 1721 M1744 Fils de Alain Quelen et Françoise Le Guen ? (464+ et 465+) 9ème génération Petit-fils de Jean Quelen et Françoise Derrien ? (928+ et 929+) 10ème Et de Daniel Le Guen et Françoise Largenton (930+ et 931+) |
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233-243-249 Marguerite Le Guen Fille de Pierre Le Guen 458-466-486-498 et de Pétronille Kergroac’h 489-467-486-499 |
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61 Magdeleine Drévillon N 19 juillet 1784 |
122 Pierre Drévillon N vers 1755 M 14 juillet 1783 D 7 germinal an 5 |
244 Alain Drevillon D<1783 |
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245 Marie Anne L’espagnol |
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123 Marie Perrine Téphany |
230-234-246-250 Mathieu Téphany N vers 1733 |
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231-235-247-251 (Marie) Magdeleine Madec |
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31 Marie Jeanne Quelen N 27 février 1832 D 8 12 1879 ?? |
58-62 Jean Marie Quelen N vers 1794 M ?<1832 D 17 juillet 1857 |
116-124 Philippe Quelen N vers 1767 M vers 1789 D 6 décembre 1843 |
232-242-248 Thomas Quelen |
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233-243-249 Marguerite Le Guen Fille de Pierre Le Guen 458-466-486-498 et de Pétronille Kergroac’h 489-467-486-499 |
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117-125 Jeanne Téphany 1770 D 13 août 1847 ( !!) |
230-234-246-250 Mathieu Téphany |
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231-235-247-251 Magdeleine Madec |
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59-63 Jeanne Belbéoc’h N 5 février 1807 D ? |
118-126 Pierre Belbéoc’h N 6 mai 1767 M 10 pluviose an 7 D 11 mai 1830 |
236-252 Pierre Belbéoc’h (fils de Michel Belbéoc’h et de Jeanne Le Guen ?) |
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237-253 Jeanne Le Goff N vers 1746 D 30 septembre 1810 Fille de Yves LeGoff et Marie Danielou |
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119-127 Marie Françoise Treguier N 21 nov 1778 |
238-254 Christophe Tréguier N vers 1750 M 16 février 1778 Fils de feu Hervé 476-408 et de Marie Derrien 477-09 |
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239-255 Françoise Le Goff N vers 1742 D 17 novembre 1806 Fille de feu Yves 478-510 Et de feu Marguerite Gueguinou 479-511 |
Celle de Véronique Quelen l’est à peine moins
29 Marie Louise( ?) Véronique Quélen N 13 octobre 1847 D 22 février 1911 |
58-62 Jean Marie Quelen N vers 1794 M ? D 17 juillet 1857 |
116-124 Philippe Quelen N vers 1767 M avant 1794 D 6 décembre 1843 |
232-242-248 Thomas Quelen |
233-243-249 Marguerite Le Guen |
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117-125 Jeanne Téphany D 13 août 1847 ( !!) |
230-234-246-250 Mathieu Téphany |
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231-235-247-251 Magdeleine Madec |
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59-63 Jeanne Belbéoc’h N 5 février 1807 D ? |
118-126 Pierre Belbéoc’h N 6 mai 1767 M 10 pluviose an 7 D 11 mai 1830 |
236-252 Pierre Belbéoc’h D>1778 |
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237-253 Jeanne Le Goff N vers 1746 D 30 septembre 1810 Fille de Yves LeGoff 474-506 et Marie Danielou 475-507 |
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119-127 Marie Françoise Treguier N 21 novembre 1778 |
238-254 Christophe Tréguier N vers 1750 M 16 février 1778 Fils de feu Hervé 476-408 et de Marie Derrien 477-09 |
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239-255 Françoise Le Goff N vers 1742 D 17 novembre 1806 Fille de feu Yves 478-510 Et de feu Marguerite Gueguinou 479-511 |
Les 4 filles de Marie Jeanne
En examinant les généalogies ci-dessus on voit que les Téphany ont eu au moins 4 filles.
Le nom a donc disparu. Par contre chez les Quelen il a survécu.
Lors de la donation de 1891, Marie Jeanne Quélen, partage ses biens entre ses quatre filles :
Victorine, épouse de Jean Mercier de Keranguyader,
Angélique, épouse de Pierre Quélen de Kerguelen (aussi appelé Kergoëlen),
Véronique, épouse de Jean Le Mignon de Kervian (de Camaret et non pas de Roscanvel) et
Marie Ursule, célibataire, qui habite Kerloc’h et épousera Jean Laé l’année suivante.
Combien trouve-t-on de familles « Mercier » ou « Quelen » ?
Sur internet il n’y a pas d’information sur la famille Mercier ; il n’y en a pas beaucoup non plus sur la famille Quelen.
En fouillant dans le BMS on va retrouver des Mercier du côté à Kersiguinou, de l'autre côté de l'étang de Kerloc'h, et au bourg de Crozon, mais, dans ce dernier cas, il s'agit probablement d'une autre branche.
Il y a Thomas Quelen, né en 1721 à Keranguyader, époux de Marguerite Le Guen, fils d’Alain Quelen et Françoise Le Guen !! L’un de ses fils est Philippe Quelen, qui, selon le cadastre napoléonien, possède 3 maisons dans le village de Kerloc’h. Selon le même cadastre Yves Le Guen en a une.
Il y a bien aussi Jean Pierre Quelen , époux de Marie-Yvonne Mérour, mais ils habitent St Driec, près de Saint Fiacre. On a aussi à Saint Driec Joseph Mercier et Marie Jeanne Quélen.
Font-il partie branche de la même tribu Quelen? Faut-il plutôt les raccrocher aux Kerguelen ?
Les deux premiers couples figurent dans la liste des personnes impliquées dans le partage de la montagne de Lannilien en 1866. Pas les derniers bien évidemment, car ils ne sont pas encore nés.
La situation est plus ou moins la même dans les autres familles.
Ainsi, en 1866, on trouve à Kerloc’h trois couples Sénéchal-Théau, deux couples Tromeur-Derrien et il y a aussi un couple Raguenes-Raguenes du Cleguer.
En fait avec tous les mariages croisés, pratiquement tout le monde est cousin à Kerloc’h et aussi avec la plupart des habitants des villages voisins : Keranguyader, Kergoelen et Lannilien, à l’ouest de l’étang et, en partie du moins, avec ceux de Trésigneau ou Kervian au nord et ceux de Penfrat à l’entrée de Camaret.
De la même manière on trouvera des situations similaires à Roscanvel,
notamment dans les couples Le Lann-Penfrat et même Penfrat-Penfrat.
Le cas le plus compliqué reste celui des couples Menesguen-Ménesguen, du village de Menesguen, en allant vers le cap de la Chèvre.
Toute la tribu de Kerloc’h (et environs) se retrouve
lorsque l’intérêt commun est en jeu : par exemple le partage de la montagne de Lannilien ou l’affaire du Prat Keranguyader, dont il reste quelques documents. Les deux problèmes seront
examinés plus en détail dans des pages ultérieures. Ci-dessous un bref résumé :
Le partage de la montagne de Lannilien
Jacques Laé et Marie Laurence Mérour figurent dans la liste des personnes impliquées dans le partage de la montagne de Lannilien en 1866, Auguste Laé et Véronique Quélen également. Pas les derniers bien évidemment, car ils ne sont pas encore nés.
Dans ces listes on retrouve aussi Marie Jeanne Quélen et Joseph Mercier, les parents de Marie Ursule Mercier.
On trouve également Françoise Quelen, veuve d’Alain Mercier.
Le litige autour de Prat Keranguyader
On les retrouve sur la liste, beaucoup plus courte, du litige sur Prat Keranguyader , qui a été établie à peu près à la même époque, mais qui ne mentionne que rarement les conjoints. Parfois les prénoms sont abrégés.
La femme de Jacques Laé, Marie Laurence Mérour ne figure pas dans la liste de Prat
Keranguyader.
Le système poussé à l’extrême
Le but de ces mariages est d’atteindre la taille critique, qui permettra de faire vivre une famille en rassemblant les biens, qui ont été démantelés lors de successions, surtout dans le cas de familles nombreuses.
Le cas extrême est celui de l'oncle François Mercier et de la tante Victorine Laé, la sœur de Thérèse. Leur fille se retrouve avec seulement 6 arrières grand parents différents et la génération précédente ne peut lui offrir également que 6 noms différents au lieu de 16.
Génération |
Mercier |
Quelen |
Laé |
||||
8 |
François |
Thomas |
Jean |
||||
7 |
Hervé |
Marie Françoise |
Philippe |
François |
|||
6 |
Michel |
Jean marie |
Jacques |
||||
5 |
Alain N1816 M1847 |
Joseph N1827 M1855 |
Marie Françoise N1828 |
Marie jeanne N1832 |
Marie Louise « Véronique » N1847 |
Auguste |
|
4 |
Jean |
Victorine |
Marie Ursule |
|
|
|
Jean |
3 |
François |
|
|
|
|
|
Victorine |
En effet les deux frères Mercier ont épousé deux des sœurs Quélen, la troisième ayant épousé Auguste Laé. Jean et Victorine Mercier sont donc cousins germains, François Mercier et Victorine Laé également. Pour compliquer le tout Hervé Mercier avait déjà épousé la première Marie Françoise Quélen. Il est d'ailleurs possible, que l'on retrouve la même situation en remontant plus loin dans le temps.
Les résistants
Mais tout ne se passe pas toujours aussi bien.
Et il y a plusieurs exemples, dans lesquels des héritiers potentiels ont refusé des mariages entre cousins, pour rester maîtres de leur choix.
on l'a déjà vu dans une page précédente avec Marie Anne Keraudren.
Thérèse Laé a épousé l’instituteur de Roscanvel, Pierre Le Lann.
Auguste et Joseph Laé, n'ayant pas pu épouser celles, qu'ils avaient choisies, sont restés célibataires.
Tourmente dans le chaudron
Mais nous sommes peut-être tombés dans le chaudron de Flotcoulm.
En effet, en recherchant le village de Penfeunteun, qui se trouvait entre Lannilien et l’ancienne école de Kerloc’h, il est apparu des Téphany portant les mêmes prénoms que les filles de Mathieu. On y trouve d’ailleurs des Belbéoc’h, des Mérour, des Garrec… (voir la page 467-23 dans Termaji).
Le risque de confusion entre plusieurs familles est très grand. Il va falloir essayer d’y voir plus clair, car cela peut remettre en cause pas mal de filiations.