La fontaine sous le Pors

 

Version 3.7_Page 02-22_novembre 2019

 

Le puits du Pors

 

Pour les habitants de la partie du village située au nord du Prat, le long du chemin appelé autrefois « garront ar c’hor » (aujourd’hui l’impasse de l’étang), il y avait au moins un puits dans la cour de la ferme familiale, appelée aussi « le Pors » en raison de sa forme : plusieurs bâtiments érigés autour d’une cour, la maison d’habitation se trouvant ainsi à l’écart de la route.

Le puits est aujourd’hui recouvert d’une structure en bois. Il n’était plus utilisé par les habitants de la ferme en raison de la proximité des crèches et des tas de fumier…

Il y avait peut-être d’autres puits dans les deux autres fermes de Trégoudan Izella.

 

La fontaine sous le Pors

 

Les habitants du village descendaient sous le « Pors », au niveau de l’étang de Kervian, où se trouvait un ensemble fontaine-lavoir-abreuvoir, utilisable uniquement à marée basse. A marée haute et surtout par grande marée la fontaine était remplie d’eau de mer.

 

Cet ensemble est malheureusement difficile d’accès aujourd’hui car la zone est en friche depuis plusieurs décennies.

 

Les traces du lavoir et de l’abreuvoir n’ont pas été retrouvées car toute la zone est recouverte soit de troncs d’arbres en décomposition plus ou moins avancée, soit de roseaux. La photographie ci-dessous a été prise en août 2017, donc pendant une période particulièrement sèche. Il y a juste un petit ruisseau, qui vient du marais entre Menez Trégoudan et Menez Lodoen. La fontaine est sur la droite au ras de l’étang. Devant il y a les roseaux.

Pourtant la photographie aérienne de 1919, mise en ligne par Brest Métropole montre bien l’existence de deux structures distinctes et distantes d’une quinzaine de mètres.

La fontaine est probablement celle, qui est à gauche sur la photographie ; le lavoir est alors plus près de l’étang, sous les roseaux, confirmant ainsi le commentaire, qui figure sur le document de l’AVPR à propos du lavoir de Kervian (#27) ; le rédacteur signale, que ce lavoir a été construit vers 1950 pour remplacer celui, qui se trouvait au bord de l’étang. Il devait faire référence au lavoir du fond de l’étang car il est peu probable, qu’il y ait eu deux lavoirs à quelques dizaines de mètres de distance.

Le lavoir était encore utilisé au début des années 30 par les Laé et les Keraudren, qui habitaient le Pors.

 

Aujourd’hui pour accéder à la fontaine il faut suivre le tracé du circuit de petite randonnée « PR-Circuit de la Fraternité » tel qu’il figure sur le plan publié par la Mairie de Roscanvel et continuer tout droit dans le bois en direction de l’étang.

 

On retrouve également l’accès à la fontaine en regardant la photographie de 1919 En bas à droite le chemin, qui vient de Trégoudan en longeant l’étang, au milieu le chemin de petite randonnée, qui permettait d’accéder à la fontaine. En haut il y a la route de la Fraternité et la double rangée d’arbres, qui prolonge la route du lavoir actuelle et rejoint la fontaine. La rangée d’arbre orientée est-ouest doit alors correspondre au ruisseau, qui séparait autrefois les deux communes de Roscanvel et de Crozon. Le chemin de petite randonnée n’existait pas lors de la rédaction du cadastre napoléonien.

 

La route, qui devait relier Trégoudan (le bas de l’impasse des iles) à Kervian (route du lavoir) en longeant le fond de l’étang n’a jamais été terminée, en raison probablement d’un environnement trop marécageux ; elle figure pourtant sur un ancien plan de la commune et même sur le cadastre actuel.

 

 

Le cadastre actuel permet également de retrouver l’emplacement du petit chemin venant de Trégoudan et que le PR aurait suivre, du moins selon le plan initial. La fontaine et le lavoir se trouvent au niveau de la petite place visible sur le cadastre.

L’existence de ce chemin entre Trégoudan et Kervian est toutefois ancienne car dans la toponymie locale on trouve 5 parcelles sous l’appellation « parc ar pont, résultat de la division d’une parcelle autrefois d’un seul tenant, qui est située juste au dessus de l’étang.  

Ce nom doit faire référence à une sorte de passage à gué car la route n’est pas matérialisée sur le cadastre napoléonien ; elle manque également sur la photographie de 1919 (une tache blanche bien visible marque son emplacement) mais il y avait des pierres sur son tracé. La fontaine (1) et le lavoir (2) sont au niveau de la parcelle 227, partie d’un groupe appelée « Pors ar Poul », qui peut acréditer la thèse de l’existence d’un lieu d’hivernage des bâteaux au fond de l’étang (voir le dernier numéro d’ Avel Kornog consacré à Roscanvel) sachant, qu’il ne faut pas confondre le « pors » des bâteaux avec celui des fermes disposées autour d’une cour (en effet il y avait également un « pors quélern » sur le plateau, à proximité des lignes et donc loin de l’étang de Penarpoul). Par ailleurs presque toute la zone située entre la ferme et Parc ar Pont était autrefois désignée sous le nom de « Toul ar Pors », même si on trouve aussi parfois l’appellation « Tors ar Poul » pour la partie en pente descendant vers le fond de l’étang. Au dessus de Pors ar Poul on a Parc Mazé.

Il y avait aussi un abreuvoir.

Si les vaches empruntaient les deux chemins pour aller à l’abreuvoir, les habitants du Pors empruntaient un chemin plus direct, que l’on voit aussi sur la photographie de 1919. Il faut d’abord grimper sur le plateau le long de « Parc ar Pont », continuer en ligne droite entre les parcelles appelées « toul ar pors » et celles appelées « costé parc mazé » pour biaiser enfin et rejoindre la porte arrière de la ferme.

  

Qui possédait autrefois Parc ar Pont ?

 

Un point à suivre éventuellement dans une autre page:

 

Les 5 parcelles de Parc ar Pont appartiennent vers 1830 à

_ JEAN JAFFRE

_ L’indivision LAE-KERAUDREN

_ JEAN DERRIEN

_ MARIE JEANNE CARN, veuve de JEAN FOLGAR

_YVES LE LANN YVES de kerguinou, gendre de JOSEPH PENFRAT

 

Existe-t-il un lien entre ces 5 individus ?

De quel manoir parle-t-on ?

Au dessus de Trégoudan des parcelles portent le nom de « Parc Gros ar Maner ». Que recouvre finalement cette appellation, qui serait plutôt une déformation de « Parc Kreis ar Maner » ? Y avait-il autrefois un manoir à proximité ? Dans l’un des documents sur Léac’h Izella il est question du pourpri de Trégoudan (ce qui est différent de poulloupri).

Cette appellation concernait-elle seulement le pré commun aux habitants du village ou englobait-elle l’ensemble des éléments constitutifs d’un domaine plus important et autrefois bien délimité?

En effet, dans la plupart des documents conservés, les parcelles de Trégoudan Izella sont rattachées à plusieurs domaines : Coatglas, Garrec Ven ou Leac’h Izella, qui sont tous liés entre eux et même imbriqués (voir le chapitre 31), comme s’il s’agissait du démembrement d’un domaine plus important, qui englobait autrefois toute la partie nord du village, allant de la falaise, à l’ouest, à la rade de Brest, à l’est. Dans ce cas Parc Cardinal en fait également partie, tout comme vraisemblablement léac’h Cazi et léac’h Pascouet.

La vérité est peut-être plus simple: Parc Groas (ou Kreis) ar Menez par exemple. On est en effet au milieu d' une zone appelée également Ménez Trégoudan. 

Pour terminer

Il manque aussi dans le document de l’AVPR une mention sur les deux points d’eau situés de part et d’autre de notre maison du 29 route de Quélern.

 

Il y avait à gauche un abreuvoir-fontaine avec un bac en ciment pour servir d‘abreuvoir et un bouton poussoir pour remplir des récipients. Cet ensemble a été peu à peu raboté par les engins utilisés pour l’entretien des bas-côtés de la RD355.

 

 

A droite il y a toujours la pompe, qui était utilisée par les habitants du quartier et les « pique-niques », qui rechargeaient leurs bouteilles en allant vers Trez Rouz ou en revenant.

La pompe a été désaffectée, quand le très grand nombre de constructions route de Kerincuff, au dessus, a rendu l’eau impropre à sa consommation.