Le fort du Léon

 

 

Version 3.7_page 02-32_novembre 2019

 

 

Au bout de la presqu'île de Quélern (ou de Roscanvel selon les goûts) il y a cette fameuse pointe des espagnols.

Autrefois elle portait le nom de Pointe Espagnole, en mémoire de la bataille de 1594, au cours de laquelle les Franco-Anglais battirent les espagnols, qui s'y étaient retranchés.

 

 

Le fort a été immédiatement rasé et les constructions suivantes ont été partiellement détruites pour éviter les accidents. La pointe culmine à 76m au niveau du fortin, même si la plate-forme est un peu plus bas.

Les deux sketches (esquisses?)

 

Dans le fort, qui fut construit au 19ème siècle un peu en retrait il y a des documents, dont une carte dessinée par l'un des combattants anglais: Sir John Norris. L'original est à Londres à la British Library.

 

 

Curieusement on trouve un autre carte au Canada. Elle serait aussi de Norris (ou plutôt Norreys). Il faut la pivoter pour retrouver la même orientation, sachant que les légendes sont alignées sur les parties du dessin, qu'elles décrivent.

 

 

Il y a des différences entre els deux dessins mais on retrouve bien les deux demi-bastions encadrant une courtine. Les canons espagnols sont dirigés vers la mer. Il y a le dessin des tranchées anglaises et françaises, ainsi que la position des canons.

D'après le sketch (c'est ainsi que les anglais nomment ce dessin fait pendant l’assaut) les troupes anglaises étaient à gauche, les françaises à droite.

Apparemment, d'après les textes rassemblés par les canadiens, Samuel de Champlain faisait partie des attaquants. Certains disent même, qu'il était l'espion d'Henri IV.

 

Plusieurs auteurs ont décrit l'assaut du fort. On trouve même un résumé en Espagnol.

Pese a ello,un pequeño cuerpo organizado en Blavet desembarcó en Cama-
ret y se fortificó en la península de Crozon, levantando el fuerte llamado «La Pointe
des Espagnols», dominando la entrada al puerto de Brest. Felipe II no pudo auxi -
liales y un ejército anglo-francés, apoyado por una flota anglo-franco-holandesa,
les sitiaron por mar y tierra (2.XI.1594). Los españoles se defendieron hasta que el
fuerte fue tomado por asalto el 15 de noviembre, resultando masacrada su guarni -
ción salvo 13 supervivientes; mientras, el socorro terrestre que conducía personal-
mente Juan del Águila, quedaba bloqueado en Plomodiern. 

 

Que dit la toponymie de 1830 ?

 

Qu'en reste-t-il dans la toponymie locale en 1830?

Pas grand-chose en fait.

 

Actuellement toute la zone, ou presque, est englobée dans une seule parcelle appelée « fort de la pointe ».

 

Le fort espagnol ayant été rasé immédiatement après la victoire, il faudra attendre quelques années pour voir surgir de nouvelles constructions . 

Pour les gens de 1830 le fort de la pointe c'est « le fort ». Le fortin en arrière ou tour modèle est appelé « citadelle », ainsi, que les terrains les plus proches. Entre les deux il y a le rappel de la barrière, qui permet d'accéder au fort.

 

Le vieille batterie de Beaufort (construite vers 1660) a donné son nom aux terres voisines.

Le Pourjouin correspond aux parcelles, qui surplombent la batterie du même nom, située au ras de l'eau et qui est pointée vers Brest.

Le chemin GR34 longe Toul Bras avec un risque de chute car il est très étroit et sans protection. Cette section du GR34 était neutralisée en septembre 2018.

 

Parc ar Belvern doit être une mauvaise transcription car sur l'état des sections il y a en dessous. « Parc ar Belouarn » ; on est encore en pays de renards. Parcou Meneuguen doit être également une transcription hasardeuse, tout comme Golen vras ou Val an Ouarn.

Par contre Garrec an dour et Garrec ar Bleis font bien référence à la falaise voisine.

Visiblement le découpage des parcelles est ancien. Les parcelles appelées « la citadelle » se trouvent de part et d'autre de la tour.

 

Comme Lam Saoz ou La Mort Anglaise à Camaret, la pointe a pris le nom des assaillants. De pointe Espagnole elle est devenue par la suite Pointe des Espagnols, comme la Pointe du Capucin est devenue Pointe des Capucins.

 

Par contre il n'y a pas d'indication d'un nom plus ancien. La seule concession est le nom du village le plus proche : Penaroz. La pointe n'avait peut-être pas de nom spécifique. D'ailleurs on retrouve un village appelé également Penaroz au bout du cap de la Chèvre. Il est possible, que les habitants des villages n'aient pas donné de nom particulier à cette pointe. D'ailleurs dans les écrits contemporains on lit souvent : fort de Camaret ou fort de Crozon.

 

 

 

La tour modèle

 

 

Elle se trouve à l'intérieur de la boucle formée par la route RD355.

Elle est entourée par un large fossé. Le crénelage a été raboté par les allemands semble-t-il.

 

L'accès se fait par un couloir incurvé afin d’empêcher les tirs au canon sur la porte.

Par contre il y a une embrasure, qui pend le chemin d'accès en enfilade.

 

 

 

Elle abrite un petit musée.

 

Il faudra aller voir si le chemin, qui descend à  droite vers la batterie basse est à nouveau accessible.