La presqu'île de Roscanvel

 

Version 3.7_ Page 01-11_novembre 2019

 

Des documents concentrés géographiquement.

 

L'origine du projet « Hon Tadou Kozh », s'il faut le rappeler, se trouve dans l'exploitation des 300 documents de la caisse en bois.

 

Une très large majorité parmi les documents rassemblés concerne le village de Trégoudan, situé sur la commune de Roscanvel.

 

Il y en a peu sur les villages voisins: Quélern, Lodoën ou Kervian.

 

Il y en a quelques uns sur des villages rattachés aux communes de Crozon et de Camaret, en particulier sur les villages de Rigonou et de Kerloc’h ; il y en a peu sur le village de Kerellot.

 

Il n’y a pratiquement rien au-delà, c'est pourquoi les autres villages ne sont pas décrits dans les pages, qui suivent. Ils seront évoqués dans des pages du site « Tremet », chaque fois, que cela sera nécessaire pour faciliter la compréhension du discours.

 

Les documents retrouvés après le décès d’Émilienne Le Lann vont permettre de compléter les informations.mises en ligne.

 

 

La presqu'ile, lieu unique

La presqu’ile de Roscanvel (ou de Quélern selon les cas) est orientée nord-sud.

 

Elle est rattachée au reste de la presqu’ile de Crozon par un isthme relativement étroit, barré par les lignes de Quélern, qui en font la plus grande forteresse « extra-urbaine » de France et même d’Europe selon les auteurs des articles sur l’inventaire du  patrimoine.

 

Des paysages variés

La presqu’ile est parcourue en son centre par un ruisseau, également orienté nord-sud, appelé selon les auteurs RAGADAL ou QUIMPEROU. Ce ruisseau naît dans un marais assez large, puis la vallée se rétrécit, ce qui fait qu’en son milieu on pourrait se croire loin de toute côte ; et pourtant elle est là, à quelques centaines de mètres. Le ruisseau débouche dans la baie de Camaret au niveau du fort de la Fraternité. On reviendra plus loin sur ce ruisseau (pages 02-11 et suivantes).

 

En gros la presqu'île se caractérise par 4 vues :

1

Côté « ouest », face à l'océan, des falaises abruptes avec de la lande rase et de la bruyère.

 

2

Côté « est » des pentes douces, parfois fortement urbanisées.

Le Chevalier de Fréminville, dans son ouvrage « Antiquités du Finistère », publié en 1835 écrivait d’ailleurs:

 

 A l’inverse le commentaire d’Ogée dans son dictionnaire géographique, édition de 1853, est plus critique sur la situation de Roscanvel, qui s’applique aussi aux villages de Quélern et Trégoudan, qui viennent de lui être rattachés.

 

Son commentaire doit être pris avec des réserves, car pour Camaret, qui a autant de rochers et de nombreuses plages, son discours est nettement moins sévère. La vérité doit se trouver entre les deux.

Par ailleurs il n’y a pas beaucoup d’endroits à Roscanvel, où le sol est couvert par les sables de la mer.

Il a peut-être confondu avec les plages de Camaret et de Crozon, notamment celles exposées aux vents d'ouest, de la pointe de Pen Hir au Cap de la Chèvre.

 

3

En fait la seule plage est artificielle et de taille très modeste.

 

4

 

Pourtant ou pourrait se croire loin de la mer au centre de la commune, alors qu'elle est à quelques centaines de mètres seulement et même à quelques dizaines de mètres pour le vallon du Stiff, suspendu au dessus du goulet, près de la Pointe des Espagnols,


Marins et ouvriers du port

 

On trouve à Roscanvel pas mal de terres labourables et la situation ne devait pas être si terrible, comme le montreront les nombreuses transactions intervenues au 19ème siècle. Sans être très riches les paysans avaient de l’argent; on le verra plus loin.

Les jeunes qui se mariaient devaient attendre le décès des parents pour récupérer la ferme et assez souvent le jeune marié devait habiter chez ses beaux-parents.

Il n'était pas rare de voir plusieurs générations sous le même toit, mais dans le cas de familles nombreuses les fermes devenaient trop petites pour faire vivre correctement une dizaine de personnes.

 

De nombreux jeunes ont alors été contraints de chercher leur vie ailleurs, notamment sur mer, mais aussi en grand nombre au port de Brest. Quand ils étaient mariés, la femme et les enfants restaient à la ferme dans la plupart des cas.

 

Au décès des parents, quand ils étaient plusieurs héritiers et qu'ils n'arrivaient pas à s'entendre, la ferme et les terres étaient vendues.

On a souvent constaté par la suite un patient mouvement inverse de recomposition des biens, réalisé par les héritiers ou par des tiers, notamment par ceux, qui, comme aujourd'hui, après avoir travaillé au port de Brest,rachetaient des biens à Roscanvel pour y finir leurs jours.

 

Roscanvel, Terre d’immigration

 

 

 

La construction des lignes s'est accompagnée d'un afflux important d'ouvriers, venus du Léon, du Pays Bigouden, des « montagnes » (notamment Spézet), parfois seuls, parfois accompagnés de leur famille, comme on le verra plus loin.

 

Certaines familles sont arrivées directement dans la Presqu'île, d'autre ont marqué un arrêt à l'entrée : le plus souvent à Telgruc, mais aussi Argol ou Landévennec.

 

L'examen des dénombrement le montre nettement.

 

 

La migration vers Brest des jeunes gens a également provoqué un déficit de maris, mis à profit par les ouvriers célibataires, arrivés généralement dans le sou. Ils se sont mariés et sont restés à Roscanvel. Ce fut notamment le cas de François Laé, de Denis Capitaine et de bien d'autres..

 

 

 

Trouver des vrais « indigènes » devient alors difficile, comme on le verra par la suite.