Le tumulus de Rigonou

 

Version 3.7_Page 01-52_novembre 2019

 

Au détour d'une conversation avec Grand Mère, il avait  été question d’un champ plein de pierres situé à Rigonou, mais le déclic a été la lecture sur internet du résultat du « challenge culturel de Crozon » avec la mention d’un dolmen avec des photos.

 

 

Courte revue bibliographique

 

Le plan de Camaret, qui est distribué au syndicat d’initiative, parle lui du tumulus de Rigonou.

 Ce tumulus est cité dans plusieurs ouvrages, revues et journaux.

Sans prétendre avoir fait le tour de la littérature écrite, on a ci-dessous les références les plus importantes.

Il figure sur le site de « mégalithes du monde »,

http://www.t4t35.fr/Megalithes/AfficheSite.aspx?NumSite=30074,

 

"Ce dolmen est situé au nord-ouest de Rigonou".

  "Deux dalles reposent sur des supports peu élevés, sur un tumulus. Il est possible qu'il s'agisse de deux petits monuments distincts, mais ces structures peuvent également être les deux parties émergées d'un seul monument."

Ce monument est signalé dans l'ouvrage de Jean Mornand 'Préhistoire et protohistoire en Presqu'île de Crozon'.

On le trouve aussi signalé succinctement sur le site « Persée » :

Rennes

In: Gallia préhistoire. Tome 5 fascicule 1, 1962. pp. 187-201.

de PR Giot - 1962
M. G. G. Toudouze nous a signalé un dolmenet des menhirs à Stang-ar-Prat, entre les villages de Rigonou et Lambézen. ...

www.persee.fr/web/revues/.../galip_0016-4127_1962_num_5_1_1210  

 

Il est décrit dans un article du journal Ouest France en date du 11 juillet 2009

Les dolmens de Lambézen sont dignes d'intérêt.

Ils sont situés en retrait des habitations, dans un champ non cultivé. Pour les voir, il faut emprunter le sentier qui relie le hameau de Rigonou à la route de Quélern (D355). Ils sont plus près de la route de Quélern, mais il est plus difficile de s'y garer, donc le choix du départ de Rigonou est plus judicieux. Leur recherche peut s'avérer une vraie aventure en famille.

Curieusement la rédactrice de l'article, Mme Le Lu écrit que le tumulus est propriété de la commune de Camaret, dont il est le seul exemplaire.

 

Le Terrain appartient à Emilienne Le Lann

 

Jean Laé à dit un jour à sa petite fille, Emilienne, qu’il avait à Rigonou un champ plein de pierres, avec des trous justes bons à abriter des renards.

 

Ce Champ figure bien dans la liste des biens d' Emilienne le Lann, qui sont situés sur la commune de Camaret, même si sur certains documents il est noté, qu'il est propriété de la commune.

 

Il s’agit de la parcelle AT0029, qui est rattachée administrativement au village de keraudren

 

Le champ se distingue également assez bien sur la photographie aérienne prise en 1919.

 

Sur le cadastre napoléonien on trouve deux parcelles, qui portent le nom de « Goarem men Guen », avec les numéros 329 et 330.

La parcelle 329 a une contenance de 1410 m² et appartient alors à Marie Claude Le Roy et consorts habitant le Notic, à Camaret.

La parcelle 330 a une contenance de 1000 m² et appartient à la veuve de René Laouénan de Lambézen

Le 27 avril 1931 il y a eu un échange entre les Laé et les Kerinec.

Jean Laé et Marie Mercier cèdent aux époux Kerinec de Lambézen une parcelle située dans ce village : Parc Land n°581, lande, 810 m². Cette parcelle appartient à Marie Mercier, qui l’a reçue lors du partage des biens de sa mère, Marie Jeanne Quélen, veuve de Joseph Mercier

En échange les époux Kerinec de Lambézen cèdent les deux parcelles (n°329 et 330, « men guen »), acquises de Bernard Kerinec, sans autres précisions d’origine. On a bien 2410 m² au total.

On peut se demander si l’échange est équilibré. D’un côté on a une superficie de 810 m² et de l’autre 3 fois plus, mais la présence de pierres, connue des deux parties, réduit considérablement la valeur des deux parcelles. Dans l’acte le revenu est le même.

 

Aujourd’hui il y a nettement plus de fougères, comme si le champ avait été nettoyé en prévision du challenge culturel.

On voit bien sur le terrain d'autres pierres, qui attestent de la présence de plusieurs dolmen ; en est bien en présence d’un tumulus ; il y a aussi des pierres le long du chemin (parties d’un autre dolmen).

 

 

La couleur de ces pierres est à l’origine du nom des deux parcelles (Men Guen) et aussi de celui du chemin, qui les borde (Goarem Men Guen).

 

 

 

Deux nouvelles visites sur place, en 2014 et 2018, confirment que le terrain est régulièrement entretenu et que certaines zones ont même été dégagées un peu plus que d’habitude.

 

 

Il est néanmoins curieux, que ce tumulus n’ait pas fait l’objet de fouilles plus approfondies.